Bonjour, je vous écris car je suis tombée sur votre magnifique projet de "jardins créatifs" Je vis actuellement en Bretagne où je réhabilite un terrain de famille depuis plus d'un an et qui a une vocation associative pour en faire un lieu d'accueil culturel.
Ce jardin est un projet qui me tenait à coeur et que je vais à présent transmettre (en continuant à m'y investir à distance) car je viens prochainement rejoindre mon ami qui est en Ardèche.
Ci dessous je vous présente mon parcours. Je suis du côté de la Terre nourricière, j'ai cette sensibilité là, je suis en quête des savoirs ancestraux autour des plantes médicinales et souhaite me former à l'hygiène et l'éducation périnatale (en naturopathie) et aux élixirs floraux.
Mais voici mon histoire, j'espère que vous avez un peu de temps pour me lire:

Au cours de mes études artistiques, un retour d’un an au Burkina Faso (mon pays natal) pour y travailler avec des enfants de la rue me plonge dans une quête de mes origines. Mon métissage est quelque chose que je vis douloureusement à cette époque car je me sens entre deux continents, assise ni dans l’un ni dans l’autre.

Ce retour aux sources m’apportera de nombreuses réponses et mon chemin intérieur commence véritablement au retour. La réalité de l’art contemporain, études que je poursuis à mon retour n’a alors plus de sens pour moi, je me sens loin de mes aspirations profondes, il est temps que j’interroge ma véritable nature et que je parte en quête de cette vérité.
L’acquisition de mes diplômes respectifs d’art thérapeute et une licence aux beaux arts me donne l’impulsion pour partir interroger le monde et comprendre ce qu’il me manque.
Ce manque d’harmonie et de sens pour ma vie, moi qui avais grandi sur la terre Africaine, haut lieu de maternage proximal, à fait écho en moi. La question de reprendre des études de sage femme est vite éloignée car le contenu des études ne me parlent pas, cette
« hyper médicalisation » de la naissance est contraire à ce que je ressens comme juste. Je décide de partir rencontrer « la «Grande Mère Nourricière : La Terre ».
Je suis donc partie comme volontaire sur des fermes biologiques qui produisaient des plantes médicinales et des légumes en Irlande, au Portugal et au Burkina Faso. Cette rencontre avec la Terre a été une grande révélation, je me sentais vivante, je me sentais reliée à l’univers, la vie prenait une nouvelle saveur, enfin j'y trouvais un sens profond,c’était en octobre 2008.
De retour en France, un poste de salariée agricole en maraîchage m'a donné l’opportunité d’en apprendre encore d’avantage, et au-delà de la production légumière, un élément important qui se rattache au projet du couple avec qui je vais travailler va m’ouvrir de nouvelles compréhension de l’univers : la biodynamie
Ce travail sacré basé sur le respect de Terre est conjugué à l’influence des planètes sur les cultures Moi qui commençais à me sentir réellement encrée sur Terre, je prenais conscience du plus vaste encore, ce lien à l’univers.
Après plusieurs années dans l’animation, il devenait indispensable pour moi de transmettre aux enfants ce lien profond à la nature que j’avais eu la chance de découvrir, mais il est essentiel que cette transmission se fasse « hors les murs » en pleine nature.
Je deviens donc animatrice nature et art plastique dans une ferme pédagogique, et en parallèle me forme à la pédagogie Steiner, qui sera un trésor de connaissances dans la pédagogie humaniste qui respecte les rythmes de l’enfant en favorisant son épanouissement et en l’accompagnant vers la découverte de sa voie originale.

L’art et la nature à travers les saisons est au coeur de cette pédagogie.
Je suis revenue dans les côtes d'armor où je réhabilite un jardin de famille depuis un an.

Apprenant avec sensibilité les saisons, l’observation du détail et l’inestimable don de patience, à l'image des plantes que je fais grandir dans ce jardin. Il m’apparaît vraiment essentiel de rétablir ce lien avec la nature, parce qu’il s’agit réellement d’une qualité à être au monde pleinement et consciemment.
Ce travail de centrage m'a beaucoup fait réfléchir sur « ma mission », celle qui définit ma place sur Terre. Au Burkina Faso, les grands mères donnent un nom à leur petits enfants à leur naissance : le miens « Hanzun » se traduit comme cela : « celle qui a une maison où on vient chercher la paix ; celle qui s'occupe des affaires familiales ».
Ainsi inconsciemment toutes les clés nous sont donnés pour être au plus juste de notre réalité intérieure, celle que nous nous évertuons à chercher par monts et veaux, toute une vie parfois sans la trouver, car elle nécessite patience et écoute du cœur. J'ai réalisé que tout mon cheminement avait du sens, et que depuis le jour où j'avais eu « ce coup de foudre » pour le métier de sage femme, mais pas de la manière dont il existe au sein des hôpitaux, j'avais tracé ma voix pour y parvenir, cueillant dans plusieurs domaines des connaissances pour soutenir la famille dans son rôle bienveillant envers l'enfant.   C’est dans une recherche continuelle de nouveaux outils pédagogiques qui s’entrecroisent pour se nourrir mutuellement et donner du sens à l’action, que j’espère donner une réelle qualité à mon engagement.
Un engagement à la fois pour l’enfance et pour l'environnement.

Je rêverais d'accompagner votre projet auprès des familles et jeunes enfants, car je suis de l'avis que le jardin est un espace d’ébullition permanente, où l’on parle, où l’on échange, où l’on partage, en somme un haut lieu culturel au cœur d’une nature généreuse.

J'ai tissé ce lien entre l'enfance et la nature depuis quelques années et par des expériences aussi diverses que riches.

Jardins imaginaires, jardins secrets, de découverte, donnant naissance à une relation d’une expérience au vert et de la créativité. Un jardin tout à la fois verdure, bosquet, couleurs florales, cultures maraichères, broussaille, plantes médicinales, aromatiques, tinctoriales, sauvages. Construire des cabanes, faire pousser des légumes, voir ruisseler l’eau, habiller de sculptures de petites personnages figuratifs, modules sonores, nichoirs, boîte à hérissons, écrits d’enfants sur panneaux, refuges à insectes, collection de minéraux, station météo, station de compostage. Ateliers dessin/peinture autour de la thématique végétale, réalisation de semis au fil des saisons, des saveurs, être relié à la nature.

Autant de plaisir, de rencontres, un jardin est comme un théâtre harmonieux d’inventivité qui se laisse toucher, écouter, goûter…

Voilà ce qui me passionne, le jardin dans tous ses états, le jardin des possibles, le jardin comme bouillonnement de vie et d’espoir.

Maïlys Dakouo

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