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    1ère journée au jardin : "accueillir la faune des jardins" à Lachapelle-sous-Aubenas

    Première rencontre des Rendez-vous au jardin Thème : accueillir la faune utile au jardin Lieu : jardin de VIE à Lachapelle-sous-Aubenas Date : dimanche 3 juin 2012

    (JPEG) Les participants

    Une quinzaine de personnes ont participé à cette première rencontre sur le thème "Jardiner au naturel : Accueillir la faune au jardin". Il y avait Annie, Marie-Claude, Lisa, Damien, Chantal et Daniel... et tous les autres. Habitants des environs, ils ont presque tous un jardin et viennent pour apprendre ou compléter leurs connaissances et, pour les plus fous d’entre eux, avoir des arguments pour convaincre leur entourage de changer de pratiques !!! Espérons que cette journée pluvieuse (chouette les jardiniers des lieux sont contents car la pluie remplit les cuves) sera à la hauteur des attentes de chacun !

    Petit "cours théorique" sur le jardinage écologique

    Valo de l’association Terre et Humanisme nous présente un diaporama composé d’une cinquantaine de photos pour illustrer son propos. Voici un petit résumé. Pour faire un bon jardin, il faut savoir observer. Observer la course du soleil, les vents dominants, et savoir l’altitude à laquelle est situé notre jardin car voyez-vous on ne cultive pas les mêmes choses à 200 mètres et à 800 mètres.

    Pour avoir un bon jardin, il faut aussi un écosystème en équilibre. Pour cela :
    -  On laisse faire la nature, même si cela nous démange de tout contrôler : on tolère les herbes dites "mauvaises" et on désherbe manuellement très peu mais très souvent.
    -  On accueille la biodiversité à bras ouverts : on laisse des bandes enherbées qui hébergent beaucoup d’insectes. On fait des tas de bois au milieu du jardin qui deviennent d’excellents abris pour la faune du jardin.
    -  On favorise la venue de prédateurs, avec lesquels on va vite devenir les meilleurs amis du monde :
    Par exemple, pour limiter le nombre de limaces, on compte sur le lézard et la couleuvre. Le staphylin est également un redoutable chasseur de limaces, il loge dans les tas de pierres.
    Le pince-oreille (ou forficule) mange les pucerons. S’il n’y en a pas, il mange les bourgeons. Il faut donc laisser vivre les premières colonies de pucerons et favoriser la vie du forficule en lui fabriquant un gîte (cf. atelier de l’après-midi).
    Le syrphe est un autre ami du jardinier. Il pond ses oeufs au milieu des colonies de pucerons, car ses larves s’en nourrissent. Les syrphes sont attirés par les fleurs.
    Les larves de chrysope sont également de grosses dévoreuses de pucerons et autres chenilles.
    -  On met en place une mare : 60 cm de profondeur et 2 mètres de diamètre suffisent. L’important est d’avoir des végétaux dresser dedans afin d’attirer les libellules (qui mangent les moustiques, CQFD).

    -  On ne laisse pas la terre à nu : on paille avec de la paille ou n’importe quelle herbe sèche. On utilise du broyat de haies et d’arbres. On sème des engrais verts pour préparer le sol : moutarde, phacélie, céréales.

    -  Et plein d’autres astuces : on adapte les plantes au terroir et on travaille avec les variétés anciennes, on pratique la rotation des cultures, on fait de bonnes associations de plantes, on fabrique nos préparations naturelles, on économise l’eau...

    La visite du jardin avec Florence (JPEG)Après tous ces principes théoriques sur le jardinage naturel, rien ne vaut la pratique. Alors, hop, tout le monde au jardin de l’association VIE pour une visite guidée avec Florence, l’une des animatrices du site. On découvre les différents aménagements du jardin : bacs surélevés (pour un public en situation de handicap), système de récupération de l’eau de pluie, paillage, serre... Ainsi que les aménagements spécifiques à l’accueil de la faune au jardin : prairie fleurie, nichoirs, hôtel à insectes, gîte à forficules, mares, tas de bois, tas de pierre... Y a un monde fou là dedans !!!

    Après un bon pique-nique à l’abri sous la serre, l’après-midi est consacré à la faune de nos jardins jusqu’aux plus petits éléments vivants du sol : les micro-organismes.

    Fabrication de gîtes à insectes

    Le gîte pour forficule Matériel : 1 pot de fleur en terre cuite, de la paille, du fil de fer Réalisation : Faire un serpentin avec le fil de fer et le passer dans le trou du pot. Remplir de paille. Le fil de fer a pour but d’accrocher le gîte n’importe où et de tenir la paille en place. (JPEG)











    Le gîte pour abeille solitaireMatériel : Des tiges creuses de roseaux ou bambou, de la ficelle Réalisation : Couper les tiges en tronçon d’une vingtaine de centimètres. Les rassembler en un fagot que l’on fait tenir par de la ficelle. A suspendre dans le jardin. (JPEG)

    Autre idée : percer des petites trous dans une bûche de bois à l’aide d’une perceuse (mèche de 8 et de 10). A suspendre dans le jardin. (JPEG)

    Tout le monde se met au travail : certains à la coupe de bambous, d’autres à l’assemblage de tiges, d’autres encore à la confection des gîtes à forficules. Une véritable fourmilière humaine ! (JPEG)

    Comment fabriquer un piège à limaces

    Prendre une boîte en plastique (type emballage de glace). Faire quelques trous sur les côtés en hauteur. Remplir le fond de la boîte avec de la bière bon marché et ajouter de la levure de bière. Refermer la boîte et la placer dans le jardin. Les limaces, attirées par l’odeur de levure et de bière, grimperont le long des parois et entreront dans la boîte par les trous. Elles tomberont dans la bière et resteront prisonnières.

     

    Les micro-organismes du sol où la vie infiniment petite

    Le temps d’installer un petit tableau noir et voici Valo, paré de ses plus belles craies, pour nous expliquer le monde infiniment petit, mais tellement vaste, des micro-organismes souterrains.

    Voici un condensé : Les racines des plantes sont entourées de bactéries et de champignons microscopiques qui vivent avec elles en symbiose. Grâce au soleil, les plantes peuvent transformer l’eau et le dioxyde de carbone (CO2) en sucres. Ces sucres viennent nourrir les micro-organismes présents autour des racines. En échange, les champignons aident la plante à se défendre contre les ravageurs.

    Si par exemple des nématodes viennent attaquer les racines, ils sont mangés par les micro-organismes et servent de nutriments à la plante. On comprend donc l’intérêt de ne pas détruire ces micro-organismes pour qu’ils deviennent également nos alliés. (JPEG)

    Voyons ce qui se passe si l’on donne de l’engrais sous forme de NPK (qu’il soit bio ou non) à la plante. A chaque fois qu’on arrose la plante, elle boit l’eau et prend du NPK. Tout se passe comme si on donnait à la plante de l’eau salée. Par conséquent, elle a encore plus soif mais elle grandit et grossit. Prenons un homme qui, à chaque fois qu’il a soif, boit une soupe épaisse composée de pommes de terre et de riz très salés. A la fin, la personne devient obèse. C’est le même processus avec les plantes nourries au NPK. Elles deviennent obèses. Leurs racines sont gavées et deviennent paresseuses. Elles ne fournissent plus de sucres aux micro-organismes. Les champignons cessent donc de les défendre et ne leur donnent plus de métabolites. La plante devient fragile et sujette aux maladies.

    Tant de choses à dire, tant de questions à poser. Mais la journée est déjà terminée. Chacun repart avec un gîte à insectes dans les mains et un tas d’idées dans la tête. Certains souhaitent déjà participer à la prochaine rencontre !

    Et le mot de la fin :

    ARRETONS L’UTILISATION DE PRODUITS CHIMIQUES DANS LE JARDIN ET FACILITONS LA VIE AUX AUXILIAIRES !

    Article rédigé par Delphine Dacher, Association Savoirs de Terroirs


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